Le manager des Sex Pistols ou des New York Dolls, le cerveau du punk, le vieux situ, le créateur et performer Malcolm McLaren est mort aujourd'hui : la Couronne d'Angleterre vient de perdre l'un de ses plus remuants joyaux.
Compagnon de la créatrice Vivienne Westwood, il a créé une boutique à Londres, qui prendra en 1975 le sulfureux sobriquet de SEX et dont le commerce de vêtements, d'accessoires, de looks clés en main a sans doute eu plus d'impact sur le style vestimentaire de toute une jeunesse turbulente que n'importe quelle autre officine dans l'Histoire.
Il a adapté un situationnisme zigoto aux codes du rock de la pop culture pour leur réinventer une subversion. Une sacrée, sacrée subversion : il a été le fameux manager, la tête pensante des coups publicitaires géniaux , le designer malin planqué derrière le phénomène Sex Pistols, et a de la même manière ébouriffante conduit la destinée folle des New York Dolls. Parfois contesté par ceux qui hésitaient entre génie pur et cynisme absolu, il était pourtant, sans doute aucun, l'une des plus importantes figures historiques du mouvement punk.
Il s'est plus tard lui-même et sous son nom essayé à la musique, avec plus ou moins de réussite, s'est acoquiné avec un hip-hop à peine naissant, a produit des films, émissions de télévision, de radio, a fait mouliner son inarrêtable ciboulot pour la publicité, il a même participé au show de TV reality trash Big Brother: Celebrity Hijack, a continué à designer vêtements ou accessoires, à performer, à chanter, à peindre, à faire tout ce qui lui passait par les synapses.
Le génial trublion n'a donc jamais, en près de 40 ans, quitté l'espace public. Jusqu'au funeste 8 avril : après 64 ans d'une vie délicieusement dissolue, Malcolm McLaren est mort à New York, des suites d'un cancer. Et la Couronne d'Angleterre perd avec lui l'un de ses plus remuants joyaux.
08/04/2010
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